Un port de plaisance n’est plus un « parking à bateaux ». Les plaisanciers et les promeneurs ne sont plus de simples « usagers », ce sont des clients.
Des clients qui ont pris l’habitude d’obtenir un service de qualité, en un clic, sans effort, « all inclusive », et tout ça de façon ludique avec la possibilité de « zapper » d’une activité à l’autre !
La clientèle se diversifie, les nouveaux pratiquants sont plus « consommateurs » que « marins ». Les pratiques collaboratives infiltrent progressivement ce secteur, comme elles ont déjà pu le faire dans la mobilité ou l’hébergement touristique. Les outils numériques ont largement contribué à accélérer et élargir ces pratiques, même si elles découlent avant tout d’un changement de fond : les consommateurs privilégient de plus en plus l’usage, et sont à la recherche d’expériences, d’immédiateté et de simplicité.
De nombreux ports de plaisance testent déjà de nouveaux services.
Des services améliorant l’accueil des plaisanciers comme la vente de viennoiseries sur le port (Kernével, Trébeurden), la conciergerie (Saint-Quay Port d’Armor) ou la carte de fidélité (Compagnie des Ports du Morbihan), facilitant la mobilité avec la mise à disposition de vélos électriques, de service taxi gratuit (Trébeurden), et un meilleur accès PMR (ascenseur, catways grande largeur… à Roscoff-Bloscon), en passant par le Passeport Escales, le « coaching plaisance » et les sorties organisées dans le Morbihan (Balade Entre mer et rivière) et le Finistère (la semaine du petit cabotage) pour faire naviguer les plaisanciers… les initiatives ne manquent pas.
Les ports de plaisance misent également sur l’innovation en lançant de nouveaux projets.
Pornichet échouage propose par exemple le service « O’Quai », une prestation qui permet au plaisancier de disposer de son bateau à la demande, soit au ponton du port d’échouage soit au port en eau profonde. Un choix qui permet au plaisancier d’éviter de prendre son annexe pour accéder à son bateau ou de s’exonérer des contraintes de marée.
Deux hébergements flottants sont implantés sur les pontons des ports de Kernével et Guidel : nouveaux venus dans le paysage portuaire, ils permettent de capter une clientèle en recherche d’expériences inédites tout autant que de plaisirs sur l’eau.
Le port du Kernével à Larmor-Plage a quant à lui lancé son propre service de Boat Club pour la rade de Lorient : le Breizh Boat Club. Il s’agit d’un service clé en main permettant de naviguer sans contraintes, grâce à un abonnement annuel. Tout comme le port à sec de Lorient, couvert et semi-automatisé, il permet de séduire un public de quadragénaires actifs qui souhaitent s’affranchir de toutes contraintes (mise à l’eau du bateau, carénage, rinçage, sortie d’eau…) pour passer un maximum de temps en mer.
D’autres projets voient le jour en terme de numérique pour assurer la sécurité du bateau, réserver des services ou encore vérifier en temps réel les consommations d’eau et d’énergie, mais tout reste encore à faire et imaginer !
→ Le port de demain sera sans nul doute multi-services et connecté… ou ne sera pas, au risque de passer à côté de ses futurs clients et de réduire progressivement son taux de remplissage, que ce soit à l’année ou en escales.
